J’évoquais dans mon précédent article un apparent paradoxe : le stress progresse dans des entreprises qui se portent plutôt bien économiquement. Comment remédier à cela ?
Les directions générales doivent en premier lieu prendre conscience que les personnes heureuses sont plus efficientes que celles qui vont mal.
Un enfant malheureux et mal traité rencontrera plus de difficultés scolaires qu’un enfant évoluant dans un environnement apaisé : c’est une évidence. Il en va de même pour l’adulte au travail !
Il est également du devoir des entreprises de recruter et de former des managers possédant un véritable sens managérial. Ces derniers doivent en effet plus que jamais développer une intelligence psychologique pour proposer un management en lien avec leur époque. Cesser, par exemple, les réunions interminables dans lesquelles chacun cherche à préserver son territoire au profit de séquences courtes, en très petits comités.
C’est un défi pour les entreprises : elles doivent impérativement aider leurs collaborateurs à faire face à ce monde dit VUCA (volatile, uncertain, complexe et ambigu) par de la formation et du coaching.
Il faut apprendre aux gens à mieux se connaître encore, à développer leur adaptabilité, à comprendre leurs propres émotions d’où partent les réactions inadaptées. Valoriser la vertu du temps qui permet la prise de recul, sortir de l’illusion de l’immédiateté, réinstaller la relation.
Avec plusieurs de mes clients, nous avons mis en place des temps de récupération dans l’agenda, comme les sportifs. Le cerveau en a plus que jamais besoin. Plutôt que de fumer pour s’évader, il est préférable de décider – en conscience – de s’arrêter 5 minutes plusieurs fois par jour pour laisser son cerveau se repositionner dans le moment présent et prendre le recul nécessaire. C’est extrêmement bénéfique. Cela permet de reprendre la main sur le temps, donc sur le reste.
Ricardo Croati