Considérons enfin l’intelligence professionnelle

Tout (ou presque) a été écrit en matière de management et de leadership. Combien de livres, d’articles, de vidéos sur youtube, de conférences traitent de ces sujets ? Ils sont innombrables.

Très souvent, les auteurs abordent la thématique en livrant leurs conseils comme autant de recettes à appliquer. On ne compte plus « Les 7 piliers pour devenir un leader charismatique », « Les 5 conseils pour devenir un bon manager », ou « Les 110 règles d’or du management ». Dans cette littérature managériale foisonnante – où le meilleur côtoie le pire -, des concepts forts et durables émergent heureusement, comme la théorie d’Howard Gardner, très éclairante en matière de management (lire à ce sujet « Les formes de l’intelligence », Odile Jacob, 1997).

Ce psychologue américain y décrit huit types d’aptitudes (spatiale, logico-mathématique, linguistique…) partagées différemment selon les individus.

Nous pourrions en ajouter une neuvième : l’intelligence professionnelle !

Celle-ci trouverait sa légitimité dans la capacité à agir de façon appropriée dans un environnement complexe, peuplé d’êtres humains qui, pour vivre bien, ont besoin d’être managés de la bonne façon. Tout manager conscient de son rôle devrait ainsi faire preuve de persévérance et d’adaptabilité, d’empathie et d’autorité.

On ne confierait d’ailleurs cette fonction qu’à des personnes dotées de cette intelligence (tout comme on donne un poste d’ingénieur à une personne qui a été formée pour cela).

En valorisant l’intelligence professionnelle en entreprise, nous pourrions – j’en suis sûr – voir surgir de nouveaux comportements. Cela engendrerait d’autres situations et éviterait à beaucoup de collaborateurs de souffrir de l’impéritie de certains managers. Comme pour les autres intelligences, il faudra apprendre, s’entraîner et pratiquer, seule condition pour
améliorer le geste de ce manager nouvelle génération.

Ricardo Croati